Après les Championnats du monde d’Innsbruck début septembre, Jim et moi nous sommes envolés directement direction Flatanger. Cet endroit était sur ma liste des sites à absolument visiter et je dois avouer que je n’ai vraiment pas été déçue par la beauté des paysages nordiques, ses fjords magiques, ses maisons rouges typiques, ses montagnes et ses forêts verdoyantes. Il n’était pas rare d’apercevoir des aigles fendrent l’air en dessus de nos têtes et même quelques élans dressés fièrement à la lisière des forêts.

Mais avant tout, j’ai été particulièrement impressionnée par la grotte gargantuesque de Flatanger. Situé au milieu de nul part, cet ovni minéral extrêmement déversant offre des routes exigeantes dans un granite parfait, parsemé de réglettes franches, fissures et aplats.

© Keith Sharples


Cherchant désespérément des positions potentiellement salvatrices, tu te retrouves souvent les pieds en-dessus de la tête à essayer de coincer des pointes, talons, genoux ou toutes autres parties du corps t’aidant à avancer dans de longs combats gravitationnels s’étendant parfois jusqu’à 60 mètres !

© Esteban Lahoz

Mais Flatanger ne se résume pas à une histoire de gros biceps. Pour les fans de la grimpe verticale, ce site propose également de belles envolées de tous niveaux sur les côtés de la grotte. L’ambiance y est particulièrement agréable et nous avons passé nos journées à grimper, pêcher notre dîner (les jours de chance ? ), cueillir des champignons et les fruits du jardin et partager de bons repas avec les grimpeurs squattant le camping (pour les plus fous) et ceux de l’auberge situés à environ 20-30 minutes du pied de la grotte.

Seul petit bémol à ce tableau idyllique, les Dieux de la mythologie scandinave n’étaient pas avec nous : du soleil, très rarement, mais surtout un déchaînement des éléments, une apocalypse météorologique mixant rafales de vent, pluie et grêle rendant l’approche délicate et garantissant un vol plané assorti d’un masque de boue gratis au moindre faux pas. Un champ de bataille menant toutefois à un Valhalla protégé des aléas météorologiques.  En effet, la grotte reste quasiment entièrement sèche et ni les tonnes d’eau qui nous tombaient sur la tête, ni les températures pinguinesques des derniers jours n’ont altéré notre soif d’escalade !

© Keith Sharples

Après quelques jours à finir les muscles farcis, nous commencions à tenir le bon filon et la première longueur de Nordic Flower 8b+ fut rapidement dans la poche. Je ne pouvais m’empêcher ensuite d’essayer Nordic Plumber 8c qui partage le même départ : environ 60 mètres dans un mur en 3 dimensions avec un crux où pas mal de grimpeur se la collent, tout tout en haut de la voie sur une rampe redoutable d’aplats, où je suis également tombée le 2ème jour. Trop épuisée pour mettre encore un essai, la voie tomba le jour suivant dans un joli combat mental.

© Esteban Lahoz

© Esteban Lahoz

Tout ce que j’aime ? Jim s’en sort également à merveille et après avoir passé le bonsoir au relais en tombant tout en haut de la voie, il tord le cou de Nordic Flower le jour suivant, son 2ème 8b+.

© Keith Sharples

Flatanger restera pour moi un énorme coup de cœur enrichi de belles rencontres. Un grand merci à toute l’équipe de grimpeurs pour les bons moments passés ensemble, à Esteban Lahoz, Keith Sharples et Jim pour leurs belles photos et à mes partenaires Mammut, Scarpa et BCJ.

 

 

 

 

Instagram
RSS