Bientôt deux semaines que nous avons atterri en Chine et déjà tellement de choses à raconter ! Mais promis, j’essayerai d’être brève et de ne pas vous parler uniquement d’escalade, histoire que mes amis non grimpeurs ne s’endorment pas dès la troisième ligne.
Premier arrêt: Yangshuo!
Bien loin des énormes cités où la pollution t’empêche de voir à 100 mètres, Yangshuo est une petite ville de la province du Guangxi, qui attire les voyageurs par ses paysages uniques composés de pics de calcaire, entre lesquels s’est développée la ville.
Le week-end, la ville s’anime et les touristes en majorité Chinois, affluent de tout le pays. A notre arrivée, nous partons directement nous balader dans West Street, histoire de nous dégourdir les jambes. De quoi se mettre dans l’ambiance ! Cette rue très animée est bordée par des restaurants, des stands de nourriture, des boutiques d’artisanat ainsi que de nombreux bars et discothèques décorés de manière hyper kitsch, d’où on perçoit quelques performances de karaoké plus ou moins mélodieuses.
Le reste de la ville est plus typique. Dans les petites ruelles, on découvre les marchés de légumes, de poissons et de tout autre animal susceptible de se retrouver dans une casserole, miam !
A Yangshuo, la communauté de grimpeur s’est bien développée depuis quelques années. Cette passion que l’on partage permet de faire facilement de nouvelles connaissances. Si tu n’as pas de partenaire d’escalade ou si tu cherches simplement à partager un taxi ou une petite place sur un scooter pour aller jusqu’au site de grimpe, une bonne dizaine de grimpeurs se retrouvent chaque matin pour organiser leur journée ensemble, puis se retrouvent le soir pour boire un verre. Au pied des falaises, on croise également des grimpeurs d’un peu partout, toujours motivés à faire connaissance et à nous parler de leur coin de pays.
Et maintenant place à la grimpe !
La plupart des sites de grimpe peuvent être atteints en bicyclette. Mais rouler à vélo à Yangshuo, nécessite une petite adaptation de sa conduite, la priorité étant à celui qui klaxonne le plus fort ou à celui qui a le plus gros véhicule. Dépasser en voiture la police sur une ligne blanche ou rouler sans phare en pleine nuit ne pose apparemment pas non plus de problème…
Une fois donc oublié toutes nos règles de conduite et passé en mode Mariokart, nous embarquons une sorte de dürüm chinois en guise de pique-nique et sommes en route pour Moon Hill.
Une fois parvenu au pied de cette immense arche en forme de demi-lune, la vue est juste à couper le souffle ! On y aperçoit les plaines et les terres cultivées, d’où s’élèvent des montagnes à perte de vue, des pics de calcaire qui se dressent comme des tours et forment au loin un magnifique dégradé bleuté. La brume qui enveloppe continuellement ces montagnes, accentue encore la magie de l’endroit. Ces pics karstiques sont en fait le résultat de l’érosion des formations montagneuses faites de calcaire, ce qui leur confère des formes parfois très originales.
C’est donc super motivés que nous enfilons nos chaussons de grimpe et nous lançons dans nos premières voies. Des stalactites, des trous mais aussi des parties plus techniques et beaucoup moins déversantes sur les côtés de l’arche. De quoi se faire vraiment plaisir !
C’est donc les bras plus qu’en compote mais satisfaits de notre première journée que nous repartons pour la ville de Yangshuo.
Quelques belles rencontres
Contrairement à ce que j’avais vécu lors d’une précédente compétition en Chine, les gens que l’on rencontre dans les villages sont en général très sympathiques. Même s’ils ne pipent pas un mot d’anglais pour la plupart, ceux qui nous aperçoivent sur une falaise prennent volontiers le temps de nous observer grimper, nous raconter deux trois trucs en chinois (jusqu’à ce qu’ils voient que c’est peine perdue), nous applaudir ou lever simplement un pouce en signe de compliment.
Xue Yi, une jeune chinoise qui travaille à notre auberge et qui se débrouille plutôt bien en anglais, nous propose de partager son souper et de nous emmener le lendemain observer le lever du soleil du haut d’une montagne surplombant la ville.
Une fois redescendu, nous partons pour White Mountain en taxi cette fois, le secteur étant assez éloigné de notre auberge (et surtout parce que ça m’arrange bien de ne pas pédaler 😉 ). Pas trop sûr que le chauffeur ait vraiment compris où nous voulions nous rendre, nous montons tout de même dans son minibus pour une quinzaine de minutes de cross, sur les chemins de campagne de Yangshuo.
Arrivé finalement à bon port, c’est un dévers super impressionnant, haut de 60 mètres qui se dresse devant nous. Ce secteur est la Mecque des voies dures. L’escalade y est belle, malgré le fait que pas mal de voies sont très polies. Mais la chaleur, particulière étouffante ce jour là, nous fait cuire littéralement comme des poulets sur la braise et nous contraint à reporter l’ascension des belles lignes des voies difficiles de ce secteur. Trop frustrant !!
Nous y sommes donc retournés une petite semaine plus tard et après avoir fait une 8a à vue, je me lance dans Chinaclimb 8c, une voie dans mon style, assez longue avec de petites prises à arquer. Je fais tout les mouv’ mais l’enchaînement me paraît impossible…
Ce jour là, nous rencontrons Lie Feng, un grimpeur de Yangshuo. Hyper sympa et ravi de travailler la même voie que moi, il décortique et m’explique chaque mouvement des sections difficiles de Chinaclimb. Ah en passant, le type à 42 ans et est à deux doigts d’enchaîner une 8c, normal… Une vraie source d’inspiration !
Quelques jours plus tard, après être tombée deux fois au dernier mouvement dur, je sors ma première 8c au 4ème essaie!! Quel bonheur de grimper cette belle voie et de retrouver de bonnes sensations! Le sentiment d’avoir la capacité de résister et de pousser un max ses limites. Et en ayant un super feeling dans la tête aussi, ce que je n’avais plus ressenti de cette manière en compétition ces dernières années.
Jim, très en forme aussi, enchaîne au second essaie Gin and Tonic 8a!
Entre temps, nous avons encore découvert d’autres jolis secteurs, avec un cou de cœur spécial pour Lei Pi Shan, où nous avons repéré quelques belles lignes pour ces prochaines semaines. Affaire à suivre 🙂
Et sinon, à part grimper?
La roche qui broute méchamment la peau du bout de nos doigts, nous oblige à prendre régulièrement des jours de repos. Ce qui nous laisse du temps pour découvrir cette belle région. Et même si certains endroits sont un peu trop touristiques à mon goût, il est facile de s’évader de la foule et de profiter de la beauté unique des paysages de la région, simplement en se baladant à vélo à travers les rizières, les collines karstiques et les anciens villages.
Le parc de la ville est également un endroit très agréable pour se balader. Les personnes âgées s’y retrouvent chaque jour pour faire de l’exercice puis faire quelques parties de cartes, jouer de la musique, ou se joindre aux plus jeunes pour faire du taïchi.
Encore un dernier petit conseil, pour le bien de ceux et celles qui prévoient un séjour en Chine. Ne testez PAS les « relaxing » massages si après une dure journée de labeur vous souhaitez une séance de détente. « Relaxing » se traduisant plutôt par « 60 minutes de torture ». Dans tout les cas, je ne pensais pas que de si petites mains possédaient autant de force dans leurs dix doigts. Par contre allez faire une Fish pedicure, ces petits poissons qui s’offrent un festin avec les peaux mortes de vos pieds en vous chatouillant d’une manière insoutenable.
Voilà pour les quelques news de ces premiers jours. Un grand merci encore à mes partenaires MAMMUT, SCARPA et la BCJ qui nous soutiennent dans ce voyage!
A dans quelques semaines pour la suite de nos aventures!
Kat.
Trop belles ces images. Grâce à vous on voyage en restant tranquille dans notre salon… Ah, oui, la neige a pointé le bout de ses flocons à Rbeutz!
Belle suite de grimpe.